Un bonhomme en pain d'épices dans une pose lascive dit "C'est la faute des réseaux sociaux !" - #1 Le calendrier vénère (des phrases qu'on ne veut plus entendre sur la transidentité)

« C’est la faute des réseaux sociaux » – Calendrier vénère #1

Pour en savoir plus sur cette série, tout est expliqué sur l’article « Le calendrier vénère des phrases qu’on ne veut plus entendre sur la transidentité« .

En résumé


Et voilà les hostilités sont lancées 🥊!

On commence tout de suite par une phrase qu’on entend partout, tout le temps, à toutes les sauces. Les jeunes sont influencés par les réseaux sociaux et c’est pour ça qu’il y aurait une « explosion » du nombre de jeunes trans.🙄

Est-ce que ce ne serait pas une réflexion adultiste qui refuse aux jeunes le droit de se faire leur propre opinion ? Ou des adultes qui se sentent complètement imperméables à toute influence parce qu’iels sont adultes ? 🤔

Bref, on ne le répétera jamais assez mais s’il y a explosion du nombre des jeunes trans, c’est plutôt à mettre au crédit d’une société qui ouvre un peu les possibilités pour les personnes trans de juste exister. Ce qui permet plus de représentations, plus de visibilités de la cause trans et donc peut-être moins de temps de questionnement de ce qu’un’e jeune vit à l’intérieur de soi ? Alors merci à toutes les personnes trans qui parlent de leurs parcours, sur les réseaux sociaux et ailleurs 🤩.

Proposez-nous en commentaires d’autres punchlines à envoyer à Tonton Gaston ✊.

On se retrouve demain pour la 2e punchline à décortiquer ✌️.

Des ressources :

“De toutes façons, c’est une mode, avec les réseaux sociaux, les jeunes sont influencés”.

Aaaaaah, celle-là mériterait de rentrer dans le bingo des phrase de 💩 !

À peine arrivé à la soirée familiale du réveillon de Noël, Tonton Gaston lance le début des hostilités. Pour ça, quoi de mieux que de pointer du doigt un truc qui le dépasse complétement et dont il ne comprend rien pour expliquer un truc… qui le dépasse complétement et dont il ne comprend rien ?

Les réseaux sociaux permettent aux jeunes de s’informer, de trouver des informations sur ce qu’iels ressentent, de se regrouper par centre d’intérêts.

S’iels se retrouvent à suivre des comptes qui parlent de transidentité c’est parce qu’iels se posent des questions sur elleux-même. C’est une chance de pouvoir trouver des adelphes qui leur montrent autre chose d’elleux-même qu’une vision glauque et stigmatisée comme c’est souvent le cas dans les médias classiques.

Et soyons clairs, Gaston, en aucun cas le fait de “tomber par hasard” sur un compte traitant de la transidentité ne pourra rendre trans un•e ado car… scoop: RIEN ni PERSONNE ne peut rendre une autre personne trans !

Bon et sinon, qu’est-ce qu’on répond factuellement à Tonton Gaston ?

Que la transidentité a toujours existé

La transidentité a toujours existé à travers le monde. De nombreuses sociétés ont reconnu et intégré les personnes trans, intersexes ou non-binaires dans leur dynamique sociale (comme les “two-spirits” chez les peuples autochtones d’Amérique du Nord ou les Fa’afafine dans les îles Samoa).

La culture occidentale et la colonisation ont tenté d’effacer toutes traces de leur existence mais cela ne signifie pas que les personnes trans n’ont jamais existé. Au contraire, des exemples similaires s’observent sur tous les continents, depuis la nuit des temps.

Que c’est plutôt un signe d’ouverture de la société

S’il y a plus de personnes ouvertement trans aujourd’hui, c’est que la société est malgré tout, un tout petit peu plus inclusive. Ce qui a permis aux personnes trans de mettre des mots sur ce qu’iels vivent. Et de se sentir capable d’affronter la violence, pour vivre pleinement ce qu’iels sont.

C’est Morgan Noam qui nous rappelle d’ailleurs que le nombre de gauchers aurait explosé à la fin du 20e siècle (notamment parce qu’ils étaient enfin mieux acceptés) avant de se stabiliser. Et aujourd’hui, ça paraîtrait complètement absurde de forcer quelqu’un à écrire de la main droite, non ?

Qu’il n’y a pas de mal à se questionner et à expérimenter quelque soit son âge.

Qu’est-ce qui est mieux ? Prendre le temps de se poser des questions ou vivre toute une vie en n’étant pas complètement soi ? Jusqu’à preuve du contraire, questionner et expérimenter, ça ne fait de mal à personne. Ça permet au contraire de peser le pour et le contre et de faire, au final, les bons choix.

D’ailleurs, ça pourrait être utile à d’autres personnes de se questionner, plutôt que de porter des jugements à l’emporte pièce.

Que les parcours trans sont aujourd’hui toujours aussi compliqués et souvent douloureux.

Choisir de transitionner aujourd’hui, c’est comme un parcours Ninja dans la boue avec des cailloux dans les chaussures et quelqu’un qui hurle sur le bord du chemin.

Personne ne s’engage dans ce chemin sans être sûr•es que ça va valoir le coup.

Donc au lieu d’être suspicieux•ses, célébrons les personnes trans qui ont le courage de montrer au monde ce qu’iels sont pleinement.

Et s’il continue à ronchonner ?

On lui sort la réplique qui tue :

“Et toi, tonton Gaston, qui est-ce qui t’influence pour dire autant de bêtises ?”


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