« J’ai toujours su qu’il me manquait quelque chose »

J’ai été un enfant trans dans les années 90. Bien sûr je ne connaissais pas ce terme. Moi, je voulais juste qu’on me considère comme un garçon, parce que c’est ainsi que je me voyais.

Mes parents ont demandé conseil au monde médical et je me suis retrouvé chez un psychiatre qui proposait de m’interner pour schizophrénie.

J’ai refoulé cette partie de mon enfance et cet entretien si loin que je ne m’en suis rappellé que lors de mon coming-out, plus de 20 ans plus tard…

Entre les deux, j’ai fait ce qu’on attendait de moi. J’ai vécu la vie d’une fillette, d’ado puis de femme, mais j’ai toujours su qu’il me manquait quelque chose.

Quand j’ai rencontré des personnes queers, j’ai trouvé le mot qu’il me manquait : transgenre. Voilà ce que j’étais, voilà ce que je suis depuis toujours.

Je n’ai aucune idée de ce qu’aurait été ma vie si j’avais transitionné à 10 ans, mais ce qui est certain, c’est que je savais déjà que j’étais transgenre.

Il m’a fallu une bonne paire d’années avant d’oser le réaffirmer et de trouver le bonheur dans ma transition.

Je suis enfin moi-même et je suis très heureux.

F., 35 ans

Le mot du collectif

Merci à F. de nous avoir transmis ce témoignage ❤️.

Oui les enfants trans existent et oui les mauvais diagnostics peuvent faire du mal et générer du mal-être.

Oui le témoignage de F. montre bien à quel point la proposition de l’article 3 de la proposition de loi des sénateurs est hautement problématique. En niant l’existence des enfants trans et en les ramenant dans le « soin psychique » sans prendre en compte la transidentité, on leur fait du mal.

Quelqu’un nous disait hier : « je n’y connais pas grand chose à la transidentité mais une chose est sûre, c’est que je vois que les personnes qui décident de transitionner sont plus heureuses après et ça me suffit ».

Nous croyons fermement qu’en accompagnant nos enfants sur leur chemin, qu’en les soutenant dans leur ressenti, nous leur permettons d’être vraiment elleux-mêmes.

Merci à F. de nous le rappeler.

Psychiatres, psychologues et autres personnels soignants, formez-vous, sensibilisez-vous à la question de la transidentité chez les mineurs.

[Appel à témoignage] Si vous êtes un.e adulte trans et que vous souhaitez témoigner de ce que vous avez vécu dans votre enfance/adolescence (vos bonheurs comme vos difficultés), n’hésitez pas à nous contacter par e-mail à contact@nosenfantstrans.fr.


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