Nous ne voulons pas de cette loi

Note : Ce texte a été publié initialement sur notre compte instagram le 23 mai 2024. Il fait suite aux amendements déposés par M. Alain Milon rapporteur, suite à l’examen de la proposition de loi visant à encadrer les pratiques médicales mises en oeuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre.
Ce texte date un peu mais il reste actuel car les droits des enfants trans sont toujours menacés aujourd’hui. Les constats faits dans cet article sont toujours d’actualité aujourd’hui, la loi ayant été adopté au Sénat avec ces amendements.

Quels que soient les amendements que vous y mettrez pour cacher votre transphobie, nous ne voulons pas de cette loi.

Hier1, la commission des affaires sociales du Sénat examinait la PPL transphobe déposée par le groupe LR.

Si de nombreux amendements semblent l’avoir édulcoré, ce projet de loi reste terriblement liberticide et discriminatoire.

Nous, au sein du collectif Nos enfants trans, sommes très inquièt•es par la tournure des événements.

Nous pensons qu’il est primordial de dire et redire qu’il n’y a aucun intérêt à légiférer sur les transitions de nos enfants.

Même avec ces nouveaux amendements, pourquoi cette loi est-elle inutile et dangereuse ?

Le système actuel de prise en charge est plutôt bien fait.

Même si le nombre d’unités spécialisées est très insuffisant, le fonctionnement des quelques unités existantes permettent une prise en charge de qualité et des parcours de transition parfaitement adaptés au besoin de chaque enfant/adolescent.

C’est justement cette prise en charge adaptée au cas par cas qui sera impossible si ce projet de loi venait à passer.

Pour un ado qui subit les changements de son corps à l’opposé de son genre ressenti, c’est vivre le pire de ses cauchemars.

Demander 2 ans d’attente pour valider la prescription de bloqueurs de puberté est tout simplement criminel.

C’est faire en sorte qu’un enfant dont le questionnement interviendrait vers l’âge de 12 ans ne bénéficie jamais de la possibilité offerte part les bloqueurs de puberté de mettre en pause les signes de puberté pouvant occasionner la dysphorie.

Quant à l’interdiction de l’hormonothérapie pour les ados, n’en parlons pas.

Il a été plusieurs fois prouvé et nous en avons des témoignages directs que la prise conjointe d’hormones sexuelles de substitution2 à partir de 14/16 ans aide nos jeunes à se sentir mieux dans leurs corps et dans leurs têtes.

Les interdire pourrait entraîner des pratiques à risques (automédication) et des atteintes psychiques dûes à la dysphorie (scarifications,…).

Interdire toutes les interventions chirurgicales avant la majorité n’apporte rien mais retire beaucoup à celleux qui en ont besoin.

Rappelons d’abord qu’il n’y a aucune chirurgie de réassignation génitale effectuée sur des mineurs trans en France.

Les seules interventions effectuées sont les torsoplasties (toutes effectuées après 16 ans, âge moyen de 18,44 ans).

Dans les cas où la survie et la santé mentale de l’adolescent dépend d’une opération du torse, cet amendement est criminel.

Nous ne sommes pas dupes de l’instrumentalisation purement politicienne de la vie de nos enfants.

Si les sénateur•ices LR avaient une véritable volonté de protection des enfants, iels n’auraient pas rejeté systématiquement tous les amendements proposés pour la protection des enfants intersexes qui représentent 2% des naissances3.

Ou iels auraient pu déposer une proposition de loi pour interdire les chirurgies génitales réalisées sans le consentement des bébés et des enfants intersexué•es.

Rappelons que la France a déjà reçu plusieurs condamnations par l’ONU pour les mutilations et les violences médicales subies par les enfants intersexes.

Nous le dirons de toutes les manières possibles : NOUS NE VOULONS PAS DE CETTE LOI.

VOUS NE PROTÉGEZ PAS NOS ENFANTS, VOUS LES METTEZ EN DANGER.

  1. Le 22 mai 2024 donc ↩︎
  2. Toujours dans le cadre d’un suivi strict et adapté au cas par cas ↩︎
  3. À titre de comparaison, le nombre des personnes trans est estimé à moins de 1% ↩︎

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