Notre position sur le programme “Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle” mis en place prochainement à l’école.
L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle permet à chaque élève de comprendre son propre corps, de construire des relations respectueuses et de se sentir inclus dans un monde où l’équité et le respect de chacun.e sont essentiels.
Dans la réalité, son application reste incomplète : les enseignants ne sont pas suffisamment formés, et des termes essentiels comme “transphobie” ont disparu des textes officiels.
Notre collectif prend la parole sur ce sujet sensible mais essentiel en refusant que ces réalités soient passées sous silence.
Un programme ambitieux sur le papier
Adopté à l’unanimité par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), puis publié au Bulletin officiel en février 2025, le programme EVARS repose sur trois axes :
- Se connaître soi-même, vivre et grandir avec son corps
- Construire des relations respectueuses et épanouissantes avec les autres
- S’intégrer dans la société en étant libre et responsable
Ce programme est une avancée, mais il ne sera pleinement efficace que si les enseignants sont formés pour le mettre en œuvre et si les réalités vécues par les élèves sont nommées avec justesse.
Des enseignants censés transmettre, mais sans être vraiment formés dans les faits
Notre collectif dénonce le manque de formation obligatoire pour les enseignants. Alors que l’EVARS est « imposé » aux élèves (à voir comment cela est mis en œuvre dans la réalité), celleux qui doivent l’animer ne disposent pas toujours des outils nécessaires pour aborder des sujets comme le consentement, la diversité des identités de genre ou la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Aujourd’hui, la formation à l’EVARS repose sur le volontariat. Certes, des ressources existent, comme celles proposées par le Réseau Canopé ou certaines associations, mais elles ne touchent qu’une minorité d’enseignant•es.
Sans formation systématique, cela crée des disparités entre les établissements et les élèves ne bénéficient pas tous.te.s du même niveau d’accompagnement. Sans parler de la pression que peuvent subir certain•es intervenant•e.s (de la part de parents d’élèves mal informé•es ou sur les RS).
Nous exigeons donc que cette formation devienne obligatoire et accessible à tous•tes les enseignant•es, pour garantir une éducation harmonieuse et engagée sur tout le territoire.
Supprimer des mots, comme si ça supprimait les discriminations !
Nous condamnons fermement la suppression du mot « transphobie » du programme EVARS. Retirer ce terme est un choix dangereux qui invisibilise une discrimination bien réelle.
Les jeunes personnes transgenres sont particulièrement vulnérables aux violences scolaires, au harcèlement et à l’exclusion. Nous en recevons les témoignages chaque jour. Ne pas nommer ces violences, c’est les ignorer. Ne pas les reconnaître officiellement, c’est empêcher les enseignants et les élèves de les combattre efficacement.
Nous exigeons que le programme EVARS réintroduise explicitement la lutte contre la transphobie et que les enseignants soient formés pour accompagner les élèves concerné·es.
Nommer, c’est reconnaître. Reconnaître, c’est protéger.

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