Protégez les enfants, vraiment ?

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Une prise de parole le samedi 15 novembre à l’occasion de l’appel à manifester du Collectif Enfantiste contre les violences faites aux enfants et aux ados.

Il y a deux ans, un rapport sur les mineurs trans était présenté au Sénat. Dans ce rapport : une avalanche de mensonges. Le but ? Restreindre les faibles droits accordés à nos enfants, via une proposition de loi dangereuse. La volonté était claire : supprimer la transition médicale de nos ados, sanctionner les soignants qui soutiennent leurs transitions et réintroduire les thérapies de conversion. Et quel était le mot d’ordre qui sous-tendait tout le discours ? Protéger les enfants !

De qui ? De quoi ? Ils se gardent bien de le dire mais souvent, en sous texte, le message est toujours le même : il faut absolument protéger les enfants des dérives de ces affreux LBGT (dit avec un ton véhément et des trémolos dans la voix).

Utilisé par les réacs, cela ne manque pas de piquant car dans leur bouche, protéger signifie surtout restreindre et interdire. Des exemples ? On en trouve à la pelle : la montée au créneau des assos de parents réacs face à l’EVARS (le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle à l’école) qui a notamment permis la suppression de la transphobie dans les textes finaux ou encore la volonté d’interdire les lectures organisées par des drag queens dans les bibliothèques.

Car dès qu’une chose défrise les réacs et menace la sacro-sainte répartition genrée de la société, la formule magique est ânonnée : il faut protéger les enfants ! C’est une stratégie redoutablement efficace : exploiter une population vulnérable qui ne dispose pas des moyens de se défendre en brandissant des mots alarmistes pour mieux manipuler tout le monde.

L’enfance est en effet une cause qui ne laisse personne indifférent. C’est donc facile de se poser en protecteurices des enfants.

Mais où sont ces ardents défenseurs de la cause des enfants lorsqu’il s’agit de demander l’arrêt des mutilations sur les enfants intersexes ?

Où sont-elles quand il s’agit de mettre en application les recommandations de la CIVIISE pour protéger les enfants des violences sexuelles et de l’inceste ?

Les entend-on ramener leur fraise pour demander plus de financement pour permettre à l’ASE de fonctionner correctement ?

Enfin, est-il surprenant de voir ces hypocrites être ensuite accusés de violences envers les enfants ?

À toutes ces questions, une seule réponse : non. Bizarrement, iels sont soudain aux abonnés absents quand il s’agit de vraiment protéger les enfants.

Car leur combat n’a jamais été la défense des droits des enfants. C’est précisément ce qui les rend si méprisables. Méprisables parce qu’iels savent sciemment ce qu’iels font : instrumentaliser la cause des enfants pour restreindre leurs droits ou s’en servir pour créer des repoussoirs.

Alors que retenir de tout cela ? Doit-on baisser les bras vu l’ampleur de la tâche ? Bien sûr que non. Il est indispensable de ne jamais leur laisser du terrain.

Pour réagir face à ça, plusieurs actions sont nécessaires :

  • Exposer et informer le grand public de ces techniques de manipulation
  • Toujours avoir un système d’alerte interne quand on entend ce fameux discours
  • Vérifier pour tout discours de ce type si les enfants sont inclus dans ces propositions.
  • Éduquons nos enfants à l’auto-détermination, à l’auto-défense, à la prise de décisions et dans leur capacité à exprimer leurs besoins
  • Incluons les dans les discussions qui les concerne
  • Toujours leur donner la possibilité d’avoir une voix et vérifier s’iels sont d’accord avec ce que nous mettons en place pour elleux.
  • Et nous, en tant qu’adultes ? Conserver cette position d’allié•e hyper essentielle : celle d’accompagner, d’empouvoirer, de défendre et de porter leur voix (et pas nos voix)

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